mardi 13 février 2007

José Fernández Hernández "Joseíto"




Joseíto et Sergio Quiros Sr. dans un "güiro" (rituel yoruba)
à Guanabacoa




Contactez José sur son mobile (06 88 70 99 73) ou sur son e-mail: jowemilerecuba@yahoo.es
Il sera à Paris du 9 mars au 3 avril, à Toulon du 4 avril au 23 avril, et à nouveau à Paris du 24 avril au 10 juin.


Curriculum Vitae:

Né le 26 juin 1963 à La Havane, Cuba.
Joueur de tambours Batá et de bien d'autres tambours traditionnels de l'île de Cuba, âgé de 43 ans, Joseíto est le fils de José "Pito el Gago" Fernández Almendaris, musicien havanais légendaire des années 1970.
Il commence la musique à l'âge de 7 ans, et étudie intensivement, suivant à l'âge de 15 ans deux formations à la fois:
-l'une "classique" dans les écoles de musique, sur le mode occidental
-l'autre traditionnelle, perfectionnant le bagage culturel qu'il avait acquis auprès de son père, et avec le grand "Pancho Quinto" Mora, disparu l'année passée.
Entre 1977 et 1980, il est musicien au sein des ensembles folkloriques “Combayé” (de Guanabacoa, sous la direction de José Oriol Bustamante), “Liberación 75” (de Atarés, avec Orlando "Puntilla" Ríos et Juan de Dios "El Colo", sous la direction du célèbre palero "Tató") et “Cubatá” (avec "Naldo" Hernández - fils de El Goyo - sous la direction de Roberto Borrell), participe à de nombreuses oeuvres théâtrales, festivals et participe au tournage de deux films: “Maluala” et “Cecilia”.
Entre 1980 et 1983, il est musicien au sein du groupe “Iyá”, dirigé par Juan de Díos Rámos "El Colo" (Entreprise Artistique Antonio María Romeu).

"Bayoya", Mathieu Zehnder, José, Román et "Ángelito" Vila
en Masterclass à La Havane en 1999


Lors de ses cinq ans de service militaire (1984-1989) dans la musique, il passe avec succès son "évaluation de 2e niveau de percussion classique et populaire" dans l'Orchestre de l’Armée Occidentale de l’île de Cuba. José est allé à plusieurs reprises jouer en Angola avec cet orchestre, où figuraient également le célèbre tumbador de Rumberos de Cuba "Marquito" Herminio Diaz et "Robertón", chanteur de Los Van Van. José se perfectionne en percussion classique.
En 1989, au sortir de l'armée, il obtient un poste de professeur auxiliaire à l’École Varietur (Entreprise Artistique Turarte).
En 1990, il est musicien au sein du groupe de salsa “Clave" (Entreprise Artistique A. M. Romeu), et dans les spectacles “Los Barba” et “Rumbantela Latina” à Playa Girón (Entreprise Artistique Turarte).
De 1991 à 1993, il est Directeur musical du spectacle du groupe “Atarés Orichas”, qui se produit sur le parvis de la cathédrale de La Havane.


En 1993, il obtient le statut de membre de l’institut “Percuba”. Il devient également Professeur auxiliaire à la ENA (Escuela Nacional de Arte).
En 1994, il participe à “Expolingua 94”, table ronde sur les Orichas et les instruments afrocubains (tambours batá) en compagnie de Román Díaz Anaya et de Franck Oropesa (Bongocero et Administrateur du Septeto Nacional).
De 1994 à 1997, il est musicien au sein du sexteto traditionnel “Son Picante”, qui se produit régulièrement au dernier étage de l’hotel St. John’s à La Havane.
En 1997 il participe à des enregistrements au sein de Percuba avec le groupe hollandais “Lizt and Music”, ainsi qu'à des enregistrements et des tournages avec des musiciens suisses.
En 1998 il participe à l'enregistrement de l’émission pour enfants “Camino de los Juglares”, avec Aldent Knight. Il réalise également des enregistrements de rumbas avec des musiciens suisses et américains. Il participe au “Festival de la rumba” au Teatro América.

(Pancho Quinto Mora)


Ayant côtoyé longtemps "Pancho Quinto" Mora, José sera amené à fréquenter le Grupo Yoruba Andabó, et notamment Odguardo "Román" Díaz Anaya, qui prendra la succession de Pancho quand ce dernier quittera le groupe à la fin des années 1990.
C'est dans la comparsa "Los Componedores de Batea", où José a joué - et dansé - qu'il a rencontré pour la première fois Pancho Quinto.

El Vén Tú Rumbero première version:
Joseíto, "Bayoya", Román, invités: Malanga, Joaquín Pozo


Entre 1999 et 2000, José est musicien au sein du groupe “Ven Tú Rumbero” avec “Román” Díaz . Il participe à la “Peña del Ambia” et au Sábado de la Rumba au “Palenque”.
Il obtient le poste de professeur de percussions au Centro de Superación para la Cultura de la ville de La Havane "Felix Varelas y Moráles", dans le Municipio Diez de Octubre, en remplacement de Román Diaz. Cette école est destinée aux musiciens cubains professionnels et accueille aussi bien des cursus d'un an pour des élèves étrangers.
Il fait son premier séjour en France, invité par des élèves français. Il est invité à jouer avec Camilo Azuquita au festival de Pamiers, et par le groupe toulousain “Aguacate” (Del Dongo) à jouer dans diverses villes du sud de la France. Il travaille dans les cabarets parisiens “La Flèche d’Or” avec Miguel "Angá" Díaz (à 4 reprise) et Orlando Poleo (à 2 reprises).
Il devient Conseiller musical de différents groupes de folklore cubain.

(Román Diaz, José "Pito el Gago" Fernández Almendaris
et "Kikirito")


José joue depuis 25 ans dans les rituels yoruba (batá et güiro) et dans les rituels spiritistes ( "cajones al muerto"), ces dernières années environ 70 fois par an. Il a "juré fidélité à Añá" dans le "tambour" de Pancho Kinto. Dans son enfance, il a reçu sa "coronación de Santo" en tant que fils de Yemayá. Il a également officié à de nombreuses reprises dans différents "tambours" tels que ceux de Ángel Bolaño ou de "Papo" Angarica, et également dans ceux de Jesús Pérez, Pablo Roche, Fermín Basinde (après la mort de ces derniers, bien sûr…)
José gère les engagements du "tambour de fundamento" de Felito "Akanfiero Nankukó".
Il joue également dans le "tambour" de Sergio Quiros Senior, son oncle, un des plus vieux joueurs de tambours batá de La Havane. Dans ce tambour figure également "Sergito" Quiros Junior, tamborero, babalawo et "akpwón Oricha".


José est le directeur actuel du groupe Wemilere à Cuba (il partage la direction du groupe avec Román Diaz qui vit aux U.S.A.), l'une des formations créées à l'origine par (et pour) Pancho Quinto Mora.
Wemilere a produits plusieurs disques, dont un distribué par Harmonia Mundi (Santería, Tambours Sacrés - Long Distance 7245). Dans ce disque figurent, outre Joseíto parmi les autres musiciens:
-Román Diaz
-Jesús "Cusito" Lorenzo Peñalver
-Ángel González Vila "Ángelito"
-Pedro Martínez Cámpos "Pedrito"
-Antonio Martínez Cámpos "Tonito"
Le groupe Wemilere propose une musique nouvelle et "différente" - qu'il joue de l'afro-cubain ou de la rumba - en transformant, mélangeant ou "déstructurant" le répertoire traditionnel.
Ainsi, les choeurs sont parfois supprimés pour mettre la voix soliste en évidence, des morceaux mélangent abakuá et yoruba, et Román Diaz et Orlando "El Bailarín", qui figure également sur le disque, "déclament" beaucoups de textes en abakuá, ou des textes en espagnol, à la manière d'un slammeur "à la cubaine".

(José et son oncle, le célèbre chanteur du
Grupo Yoruba Andabó, Miguel Chapottín)


José a toujours gravité autour du Grupo Yoruba Andabó, jouant souvent avec eux, grâce à son afiliation à Pancho Quinto et à Román Diaz, et à son oncle (par alliance), Miguel Chapottín, chanteur légendaire de la Rumba havanaise, dans le groupe depuis la fin des années 1980.
Wemilere est venu jouer à la Cité de la Musique à Paris en février 2004 (voir article de Daniel Chatelain).

(Merceditas Valdés et son mari Guillermo Barretto)


Grâce à ses activités avec Grupo Yoruba Andabó, il est un jour amené à accompagner la grande Merceditas Valdés.
José a joué avec de nombreux grands musiciens cubains dont:
- Tata Güines
- « Papo » Angarica
- « Pancho Quinto » Mora
- Mario Dreke « Chavalonga »
- Lázaro Rizo Cuevas
- Guillermo Escolástico “El Negro” Triana
- Ernesto Gatel Cotó « El Gato » (grand chanteur)
- Elio Revé
- Grupo Yoruba Andabó
- "Marquito" Herminio Díaz
- Maximino Dusquesne
- Orlando "Puntilla" Ríos
- les Musiciens du Habana Ensemble


Joseíto enseigne depuis 8 ans à la Escuela de Superación du Municipio Diez de Octubre à La Havane, où il a remplacé Román Díaz. Il est venu six fois en Europe, a enseigné en Suisse, en Espagne et en France. Depuis environ une dizaine d'années il est habitué à enseigner à de nombreux élèves étrangers, venus faire des cursus d'une année dans son école.

Il a réalisé un ouvrage écrit sur les tambours batá avec 250 pages de relevés de tambours batá avec le français Patrice Banchereau.

Article de Daniel Chatelain (Univ. Paris VIII)

Des dieux, des maîtres : les tambours afro-cubains de Wemilere
par Daniel Chatelain


Le groupe Wemilere s'est formé dans la capitale cubaine, La Havane, autour de l'utilisation des tambours liturgiques afro-cubains, les tambours batas, joués en ensembles de trois instruments. Si on examine de plus près ce que sont ces tambours rituels - les plus prestigieux de la tradition cubaine - et qui les joue, on en saura beaucoup plus sur ce que veut dire appartenir à une telle formation.

Les batas sont arrivés jusqu'à nous grâce à leur préservation dans les rituels afro-cubains hérités principalement des yoruba africains (sud-ouest du Nigeria et zone frontière est du Bénin) et pratiqués dans un culte d'apparence syncrétique, la santería. Dans les batas, chacun des trois tambours n'est qu'un élément du rythme global. Chacun est joué sur ses deux peaux. Le plus grand - et le plus grave - est soliste (iyá, "la mère" en yoruba), le plus petit (okónkolo) est l'accompagnateur fournissant des ostinatos, le tambour moyen (itótele ou omelé) cumule des fonctions d'accompagnement complémentaires à l'okónkolo et, à la fois, participe aux "conversations" de l'iyá. L'apprentissage est progressif du tambour le plus petit au plus grand. Un tambourinaire doit pouvoir jouer chacun des tambours, même si dans la pratique il se spécialise.

(Sergio Quiros Jr; José Fernández, René Vasquez Cepero)


Les tambourinaires des batas religieux sont organisés en fraternités initiatiques autour d'un jeu de tambour consacré, à la fois ensemble instrumental et autel portatif. Tambourinaires et tambours batas sont fortement liés à une déité (oricha) : le roi guerrier Changó, très populaire à cuba. Ce lien était déjà marqué en Afrique, bien avant que des esclaves aient tenté de reconstituer à cuba les tambours batas des yoruba. En Afrique, une lignée spécifique se dédiait de père en fils à jouer les tambours batas propres au culte du roi divinisé Shango et au culte des défunts.

A Cuba, Changó est batailleur, mâle et séducteur; il est le maître de la foudre, de la musique, de la danse et des tambours batas. Moyennant quoi, si les tambours batas jouent pour tous les orichas à Cuba, le nombre de rythmes dédiés à Changó reste remarquable. Et dans la cérémonie chantée et dansée où jouent les tambours batas, le wemileré, les chants à Changó sont placés, en principe, à un moment stratégique.

(Sergio Quiros Sr; José Fernández, Sergio Quiros Jr)


Dans une île caraïbe où les africains et leurs premiers descendants esclaves étaient déniés de tous les droits (y compris familiaux), île devenue aujourd'hui symbole de tous les métissages, il ne pouvait être question de maintenir des lignées corporatives comme en Afrique. Souvent encore, un tambourinaire cubain possédant des tambours batas consacrés, un olubata, enseigne à son fils, mais ce n'est plus une obligation. Sont joueurs de bata ceux qui l'ont choisi et prêtent serment. Autrefois, le jeune tambourinaire se mettait au service d'un maître et en contrepartie devenait garçon à tout faire. Cette rude discipline, les deux fondateurs de Wemileré, Román Díaz et José Fernández l'ont encore connue. Elle n'est plus qu'un souvenir.

Mais l'apprentissage en lui-même reste long et difficile étant données les caractéristiques de cette tradition tambourinée : un répertoire constitué de dizaines de rythmes mélangeant rythmes "génériques" et rythmes destinés à un oricha spécifique, chaque tambour n'exécutant qu'une partie du rythme global; de nombreuses variations; deux répertoires régionaux différents : La Havane et Matanzas; une réponse rythmique adéquate et instantanée au chanteur soliste (qui choisit son chant parmi des centaines); des tempos parfois extrêmes; la conduite de la danse pour mener celui qui doit "se monter" à la transe de possession, autant d'éléments qui expliquent que l'apprentissage oral traditionnel dure plusieurs années.

("Lucumí", "Chavalonga" et Joseíto; Callejón de hamel 2001;
credits photo: Patricio)


Il reste quelque chose du lien filial dans la relation du maître-tambour des batas cubains et de son apprenti, qui résonne avec la vieille histoire de ces instruments. Ce qui va avec la fraternité de ceux qui sont assermentés dans le même jeu de tambour. Les deux alter ego à l'origine de Wemileré, José Fernández et Román Díaz ont bu à la même source dans leur apprentissage : le père de José, "El Pito", puis un des plus grands maîtres des tambours batas Pancho Quinto.

Deux élèves de Román, les frères Martínez, Pedro et Antonio, sont devenus ses collaborateurs avec le temps. Un cinquième élément s'ajouta avec le jeune "Cusito" (Jesús Lorenzo) pour former ce groupe de tambourinaires jouant dans de nombreuses cérémonies de différents quartiers avec le jeu de tambours consacrés du défunt Jesús Pérez, le maître des maîtres havanais, connu aussi par son nom religieux "Oba ilú" (le "roi de la ville" et quelle ville ! : la capitale La Havane)(1).

(Sergio Quiros Jr; José Fernández; René Vasquez Cepero)


Entre-temps, les deux fondateurs de Wemileré, Román Díaz et José Fernández sont passés de la transmission orale à l'université d'arts. José est diplômé de percussions afro-cubaines et classiques tandis que Román ne devient rien moins que professeur de la prestigieuse école nationale d'arts. Particularité cubaine que cet enseignement académique qui a su faire un pacte avec les plus pures traditions orales.

Ce "noyau dur" des cinq tambourinaires a enregistré dans un studio indépendant de La Havane en 1997 (cd Wemileré, sorti en 2003 sur le label Long Distance). Cet enregistrement a scellé la volonté de constituer un groupe mêlant le répertoire traditionnel des batas, les chants abakuá, la rumba populaire et les "inventions" de ces musiciens.

D'autres expériences ont suivi, leur faisant reprendre les chemins des studios. ainsi ce sont engagés des collaborations de longue durée, en particulier avec "El Negro" (Guillermo Triana), rumbero de premier plan qui fut lié au regretté chanteur Carlos Embale. Et avec le complice de toujours d'"El Negro", Lázaro Rizo, avec qui ils forment tous les deux une paire vocale exceptionnelle. Citons encore le percussionniste Angel González, grand improvisateur qu'on a pu voir et entendre dans de nombreux groupes de rumba ou de salsa (de "Raíces Profundas" à "Pachito Alonso y su Kini ini").

(Pedro Martínez Cámpos, Crédits photo ©Latin Percussion)


Dans cette période, en 1999 et 2000, Pedro Martínez, puis Román Díaz commencent une nouvelle carrière aux États-Unis. On les voit dans le film sur le latin jazz "Calle 54", aux côtés du maître "Puntilla " (Orlando Ríos). A l'instar de ce dernier, Román Díaz a transporté à New-York son jeu de tambours consacrés qui participent aux nombreuses cérémonies de santería où les latinos sont mêlés à des "african americans" et blancs de la mégalopole. Il participe parallèlement au projet discographique "Deep rumba - rumba profunda 2" aux côtés du conguero Richie Flores et du batteur "El Negro" Hernández.

Pedro Martínez, quant à lui, après avoir joué avec Tata Güines à Cuba, joue avec Puntilla ou Giovani Hidalgo aux Etats-Unis. et les deux percussionnistes continuent de faire de fréquents allers-retours entre les Etats-Unis et La Havane.

En effet, contre toute attente, ces parcours personnels - auxquels il faut ajouter celui de José Fernández, habitué à jouer avec les plus grands (Puntilla, Pancho Quinto, "El Goyo" ou Tata Güines) et dont les talents de pédagogue l'amènent à voyager régulièrement hors de cuba - n'entament en rien la volonté de voir se reformer et pérenniser le groupe constitué à La Havane. Les liens de ces "frères en tambour" vont au-delà de ces péripéties.


Mais le pari n'a été qu'en partie tenu. Les rêves musicaux et les logiques étatiques ne font pas toujouirs bon ménage. Les spectateurs de la Cité de la Musique n'ont pu voir et entendre la totalité de la formation prévue, le directeur Román Díaz s'étant vu refuser son visa par les États-Unis et deux autres membres s'étant vus refuser leur visa par l'État cubain. La formation fut dirigée par l'alter ego de Roman, l'arrangeur José Fernández et augmenté des chanteurs vétérans et inséparables "El Negro" et Lázaro Rizo". Les congas des rumberos succédèrent aux tambours batas : rythmes et chants voués aux orichas, guaguancó et columbia, innovations de la rumba (guarapachanguéo et batarumba), créations polyrythmiques, avec ce que la musique afro-cubaine peut apporter de plus fascinant : le savoir rythmique le plus profond mis au service de la créativité la plus actuelle.

En bonne tradition, les tambours batas "parlent" la langue tonale yoruba et s'adressent aux dieux. Aujourd'hui leur tradition est en péril en Afrique. Elle ne l'est pas à Cuba, où par contre les tons de la langue yoruba s'oublient. Mais, aujourd'hui, on peut entendre les continuateurs cubains de la tradition des batas improviser avec virtuosité, mêlant tambours issus des rituels et portés par les fêtes.

Tout a changé, mais l'histoire reste la même.
Au fait, qu'est-ce qu'un Wemilere ? deux traductions se valent : cérémonie de tambours, fête de tambours.

Daniel Chatelain pour Cités Musique, trimestriel de la Cité de la Musique, janvier 2004 (révisé en février 2004).

Histoire de Wemilere par Román Diaz


Suite à un article paru sur notre site "Rumberos de la Historia", Román Diaz a tenu en personne à nous écrire, en apportant des précisions quand à la chronologie des évenements autour de Pancho Quinto à la fin des années 1990. En voici la traduction:

Román Diaz: "Je vous écris pour vous donner, humblement et respecteusement quelques informations à propos du sujet sur lequel vous avez écrit, à savoir les groupes "Mario Dreke Chavalonga y su Ven Tú" et "Wemilere".
Je prendrai comme point de départ à cette histoire le disque de Pancho Quinto "En el Solar La Cueva del Humo" (Round World Music RWCD 9704, sorti en 1997).
Après la parution de ce cd, Pancho (ayant quitté Grupo Yoruba Andabó; ndt.), monta un projet qu'il nomma "Los Cinco Solitos" avec Ricardo Gómez "Santa Cruz"; "Pedrito" Martínez; "Tonito" Martínez et moi-même. Après différents concerts et enregistrements, le projet a intéressé la saxophoniste canadienne Jane Bunnett, et elle proposa de renforcer le groupe avec deux chanteurs: Amado Dedeu et Ernesto Gatel.
En même temps, le projet du second disque de Pancho, avec Octavio; "El Negro" Triana et Lázaro Rizo se superposa au premier. Les producteurs organisèrent le voyage de Pancho en compagnie d'une délégation de musiciens havanais, pour accomplir ses projets aux U.S.A. et au Canada. Et de ce voyage quatre ont été exclus: Ricardo Gómez "Santa Cruz; "Pedrito" Martínez; "Tonito" Martínez et moi-même.
Et c'est de là qu'est sorti le groupe Wemilere - première version - avec José Fernández; "Pedrito" Martínez; "Tonito" Martínez et moi-même, avec comme producteur le français Alex Jomarón, et comme ingénieur du son Ramón Alom.
À son retour des U.S.A. Pancho Quinto m'a permis de financer la seconde version de Wemilere. Nous réalisons alors d'autres enregistrements avec de nouveaux musiciens: Ricardo Gómez "Santa Cruz" (à nouveau parmi nous); Ángel Vila; Orlando López; le maître Orlando "Puntilla" fit également partie du projet, ainsi que le légendaire "Pluma" et les spécialistes du chant abakuá Rafael et Morán.

(Román Diaz au bonkó-enchemiyá)


Par la suite naîtra la première version de "Ven Tú", avec des concerts au Teatro América et à Radio Progreso. À cette époque enregistrent avec nous les chanteurs Lázaro (Rizo?); "El Negro" Triana et Orlando López. Vint également enregistrer avec nous le célèbre Pedro Celestino Fariñas, qui fut chargé de présenter notre projet au grand Mario Dreke "Chavalonga".
Après l'arrivée de Chavalonga, nous sommes parvenus à un accord pour que le groupe prenne le nom de "Chavalonga y su Ven Tú", en signe de respect à Chavalonga. À cette même époque, Felix Reyes, directeur de la Comparsa "La Bollera" du quartier de Los Sitios, nous apporta également son aide.
Trois nouvelles sessions d'enregistrement furent organisées, avec Chavalonga:
-une se nommant à nouveau "Wemilere"
-une se nommant "El Ven Tú Rumbero"
-une troisième se nommant "Chavalonga y el Ven Tú".
Le groupe fit son premier concert au "Xifre 55", dans l'arrondissement de Ciudad Habana.
A bientôt et merci" Román Diaz Anaya

ndt: aucun de ces enregistrements (dont il m'a été possible d'obtenir des copies, pour la plupart, grâce à José Fernández) n'a donné lieu à une production discographique. Román Diaz précise également qu'il possède "tous les masterings des enregistrements en cassettes DAT". Ces enregistrements sont de la même veine que le disque "Santeria" de Wemilere, avec en plus un cachet particulièrement savoureux, apporté par les voix de Fariñas et Guillermo Triana.

Courrier électronique traduit par Patrice Banchereau
Remerciements à Román Diaz pour ces informations uniques.



Récemment est sorti une compilation de percussions, "Master of Percussion vol.4" (Follow Me FM126CD) dans laquelle figurent à la fois El Vén Tú Rumbero et Wemilere.

(Joseíto et "Tonito" Martínez Cámpos)